Plusieurs émissions télévisées récentes ont attiré l'attention sur la persistance de phénomènes de maltraitance dans certains établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). En pratique, il s'agit moins de brutalités - bien que celles-ci soient loin d'avoir totalement disparu - que de défaut de soins ou de prise en charge de personnes très vulnérables.
Face à ces situations, qui sont loin de représenter le quotidien de toutes les maisons de retraite, la secrétaire d'Etat chargée de la solidarité a choisi de réagir sans tarder. Valérie Létard annonce notamment deux mesures emblématiques. D'une part, la proportion des inspections inopinées dans les établissements - par opposition aux contrôles programmés - va passer de 50% à 80% du total des inspections. Ces inspections surprises pourront également - sous certaines conditions - être réalisées de nuit. En deux ans, le nombre annuel de contrôles est passé de 500 à plus de 1.000. Un chiffre qui doit toutefois être comparé à celui des 9.933 établissements pour personnes âgées. Valérie Létard a également indiqué qu'une centaine d'établissements font chaque année l'objet d'une mesure de fermeture (même si celles-ci sont plus souvent liées à des problèmes de mise aux normes qu'à des situations de maltraitance). Elle a par ailleurs rappelé la mise en place du 39-77, le numéro d'appel national pour signaler la maltraitance des personnes vulnérables. Depuis sa création en février dernier, ce numéro - dont la vocation ne se limite pas aux seuls établissements - a déjà reçu plus de 35.000 appels, dont 25 à 30% émanant directement de victimes.
La seconde mesure consiste à développer "une logique de bientraitance". Le ministère va s'appuyer pour cela sur le référentiel de l'Agence nationale de l'évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (Anesm) publié en août dernier et consacré aux "Bonnes pratiques professionnelles relatives à la bientraitance" (voir notre article ci-contre). Ce document doit permettre à tous les Ehpad de procéder à une autoévaluation de leur situation en la matière et d'engager une démarche à partir de cette dernière. Une importante action de formation accompagnera cet effort en faveur de la bientraitance : en trois ans, le ministère va mobiliser 132 millions d'euros pour former 250.000 professionnels à des "techniques d'accompagnement personnalisé". Ces formations s'adresseront en priorité aux personnels en contact quotidien avec les résidents : infirmiers, aides-soignants, agents de services, personnels paramédicaux...

Jean-Noël Escudié / PCA

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