
L’expérimentation avait été lancée sur la ville de Paris en octobre 2018. Douze bailleurs sociaux s’étaient associés à la municipalité avec le soutien de l’État, d’Action Logement et de l’association régionale HLM Île-de-France (Aorif). Ce qui représentait 220.000 logements environ. Le résultat a convaincu de l’intérêt de poursuivre la démarche, en l’élargissant à toute l’Île-de-France. Le pas a été franchi avec la création en mai 2019 du GIE Échanger Habiter, puis son élargissement aux bailleurs sociaux d’Île-de-France dès le 1er juillet. Il permet à des locataires de logements sociaux en Île-de-France d’échanger leur logement avec d’autres locataires.
30 bailleurs d’Île-de-France représentant 820.000 logements
Le GIE Échanger Habiter réunit 30 bailleurs sociaux d’Île-de-France, représentant 820.000 logements. Un chiffre à mettre en relation avec le nombre de demandes de logements sociaux enregistrées sur toute l’Île-de-France chaque année, soit près de 720.000 (voir encadré).
"Or on sait qu’un tiers de ces demandeurs sont déjà titulaires d’un bail du parc social, mais ils recherchent un logement soit plus près de leur travail, soit plus grand car la famille s’agrandit, se recompose ou plus petit en cas de divorce", précise le directeur du GIE Échanger Habiter, Pascal Vacher. "Ce dispositif est donc un moyen de soulager la pression de la demande en Île-de-France, tout en répondant à une attente forte des locataires en place."
Adopter de nouvelles règles communes
Auparavant, chaque bailleur gérait les demandes de mutations sur son propre contingent de logements. Le GIE fait exploser ces limites grâce au pot commun. Mais pour cela, il a fallu modifier les règles propres à chaque bailleur. "Chacun avait sa propre politique, et nous avons souhaité éviter tous les freins puisque nous cherchions au contraire à créer un maximum de fluidité", explique le directeur du GIE. Il a été ainsi établi, d’un commun accord, que toutes les demandes de mutation pour raisons de mobilité seraient acceptées sans autres conditions ou restriction (sauf problématique spécifique liée à l’immeuble ou au locataire) ; ou encore, que des travaux d’embellissement ne seraient pas réalisés dans le cadre d’un échange.
Supervision des échanges directs entre locataires
"Les locataires s’inscrivent et déposent eux-mêmes une annonce sur la plateforme numérique Échanger Habiter. Certaines informations sont pré-remplies par le bailleur (mètre carré, loyer, charges). De son côté, le locataire décrit son logement, le quartier, ainsi que les caractéristiques de celui qu’il recherche. Lorsque deux locataires sont mis en contact via la plateforme, ils ont la possibilité d’échanger leurs coordonnées afin de convenir entre eux d’un rendez-vous pour visiter leurs logements respectifs. S’ils trouvent un accord, ils en informent leurs bailleurs. Le GIE vérifie alors certaines pièces (le plafond de ressources par exemple) et transmet le dossier en commission d’attribution", explique le directeur.
Mi-décembre : 13.704 annonces, 3.797 visites, 666 échanges réalisés ou en cours
Quatre mois après le lancement, en décembre 2019, la plateforme avait enregistré 13.704 annonces. À cette date et sur ce total, ce sont 348 locataires qui avaient déjà échangé leur logement, 318 locataires qui étaient en train d’échanger leur logement et 3.797 visites "en cours".
L’idée aujourd’hui est d’élargir le GIE aux contingents communaux voire départementaux (voir encadré).
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