Sans surprise, la date limite du 30 juin 2021 fixée par le gouvernement pour le report des droits individuels à la formation (DIF) acquis par les salariés avant 2015 a entraîné un surcroît de connexions sur la plateforme dédiée au compte personnel de formation (CPF). Face à l’afflux et aux difficultés de connexions connues par certains utilisateurs, le gouvernement s’est engagé le jour J à de la "souplesse". Jeudi 1er juin, le site moncompteformation.gouv.fr a ainsi enregistré 1 million de connexions et 86.000 demandes de report des droits "DIF", a indiqué le directeur des retraites et de la solidarité de la Caisse des Dépôts, Michel Yahiel, vendredi 2 juillet, auprès de l’Ajis (Association des journalistes de l’information sociale).

Ce sursis sera toutefois de courte durée, la Caisse des Dépôts prévoyant "sauf incident" de clore la campagne "dans le courant" de cette semaine. Le nombre de personnes qui auront complété leurs crédits devrait être connu en juillet. Au 28 juin, selon l’AFP, 6,33 millions transferts ont été enregistrés pour une valeur moyenne de 1 264 euros par compte.

Difficile pour le moment d’estimer l’ampleur du "manque à gagner" pour les salariés qui n’ont pas inscrit leurs heures, en raison de l’évolution du marché du travail entre 2014 et 2021. La Caisse des Dépôts dément en tout cas l’estimation livrée par la Fédération de la formation professionnelle selon laquelle il pourrait y avoir 10 millions de perdants pour un montant de 12 milliards d’euros. En décembre 2020, le gouvernement avait déjà décidé de reporter la date butoir pour laisser du temps aux retardataires. 

  • Des abondements encore limités

La possibilité d’abonder le compte personnel de formation, pour ce qui concerne les régions et Pôle emploi, progresse à très petits pas. Pour l’heure, seules les régions Pays de la Loire, Occitanie, Hauts-de-France et très récemment Bourgogne-Franche-Comté se sont engagées, indique la Caisse des Dépôts, avec, à chaque fois, "quelques milliers" de bénéficiaires. "On pourrait tout à fait imaginer une métropole ou un conseil départemental qui, sur un objet précis, s’associe avec une collectivité avec Pôle emploi ou avec une branche professionnelle pour investir dans un certain nombre de priorités", a indiqué Michel Yahiel.

Pôle emploi, de son côté, n’en est qu’à "quelques dizaines de milliers d’abondements", depuis l’an dernier, a ajouté Michel Yahiel. Un volume modeste qui s’explique par le succès de l’application auprès des demandeurs d’emploi qui utilisent leurs crédits de manière autonome. Représentant un tiers des utilisateurs du CPF, les chômeurs emploient leurs crédits de manière autonome, sans solliciter l’opérateur public.

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